Le XIX ème siècle consacra en France l’avènement du tramway et la fièvre gagna bientôt tous les territoires y compris les plus agrestes. 

Samedi 29 août 1908 un attelage ferroviaire à vapeur  s’élance de Granville  en direction de Sourdeval. La ligne nouvelle irrigue toutes les localités littorales, multipliant les arrêts. 

À Champeaux la première halte se situait à l’Ourière (plus précisément dans le bas de l’actuel chemin des Piécettes) et quelque centaines de mètres plus loin en direction du sud, un surveillant de gare officiait dans un bâtiment flambant neuf toujours visible en 2023. Cet employé de la jeune Société des Chemins de Fer de la Manche avait à gérer l’arrivée quotidienne de 6 convois aux horaires fixes, quelque soit la saison. 

Un petit train pour nombre de voyageurs peu enclins aux expéditions lointaines. Au fil des ans, les usages évoluèrent, les voyageurs se firent plus rares. Dans les dernières années d’exploitation, la grande majorité des voitures était dédiée au transport de productions locales dont les prunes lilleverts de Saint-Jean-le-Thomas appréciées outre-Manche.

Le service du tramway pris fin lors de la Saint-Sylvestre 1935.

Ch.D

Imagine-t-on l’onde de choc qui suivit les apparitions de Bernadette Soubirous (1844-1879) à Lourdes l’année 1858. Une religieuse basée à Champeaux pris l’initiative, dans un mouvement devenu national de construire un oratoire dédiée à la Vierge de Lourdes. Lieu choisi, accord du propriétaire qui offrit le terrain, la soeur réunit les fonds pour que naisse l’édifice (c’en est un) sur le territoire du Moulin à cette heure route d’Incoville.

Nous sommes en 1872.  Près d'un siècle durant une manifestation locale réunira en mode procession les fidèles au culte marial. Héritier de ce lieu, la famille Lemaréchal s’emploie à le maintenir en majesté dans un total investissement désintéressé.

De nos jours, des visiteurs se recueillent quotidiennement autour de la Vierge et sa fidèle adoratrice Bernadette (canonisée en 1933).
Doit-on ajouter que les grandes cérémonies qui pouvaient réunir près de 200 personnes lors de la fête du 15 août s’éteignirent petit à petit surtout lorsqu’un curé « yéyé » venu de Saint-Tropez s’installa à Champeaux dans les années 60.

Ch.D

Les espaces boisés se raréfient au fil du temps sur le territoire Champelais et alentours. Persistent, pour le bonheur des promeneurs attentifs, quelques espèces remarquables.

Ce châtaignier fait la fierté de ses propriétaires route de l’Ourière, mais aussi admirable soit-il, ses jours sont comptés.

Récemment, une tempête peu amicale a fragilisé notre robuste.

Il conviendra de ne pas reporter une visite qui lui sera réconfortante même s’il garde encore fière allure … en apparence.